Passer au contenu

À Béziers, les anticorridas manifestent pendant la feria

Par

Plusieurs associations de défense animale se sont opposées samedi à Béziers à la tenue de trois corridas lors des festivités du week-end et au versement des bénéfices à l'hôpital. Robert Ménard est venu écouter et répondre aux manifestants.

Robert Ménard dialogue avec les manifestants, ici Christophe Marie le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot Robert Ménard dialogue avec les manifestants, ici Christophe Marie le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot
Robert Ménard dialogue avec les manifestants, ici Christophe Marie le porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot © Radio France - Lisa Villy

"Corrida basta !" Le cri a résonné dans les rues de Béziers ce samedi. Plusieurs associations de défense de la cause animale étaient réunies à l'appel du COLBAC, le comité de liaison biterrois pour l'abolition de la corrida. Les manifestants dénonçaient tout particulièrement le maintien de corridas dans la ville malgré le contexte sanitaire actuel et le versement des bénéfices aux hôpitaux.   

"Ce qui se passe à Béziers c'est extrêmement choquant. Partout on a dit que ça serait une année de corrida blanche avec le Covid-19, mais à Béziers, le maire a absolument tenu à maintenir trois corridas, dont une dont les bénéfices seront reversés à l'hôpital. C'est quand même un animal qui se fait torturer à mort et on ne peut pas utiliser cet argent pour soigner des personnes. C'est complètement contre l'éthique de la médecine." Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte-Bardot

loading

Outre l'évidente question de la souffrance animale, les subventions publiques à la tauromachie ne passent pas auprès des manifestants.

"Nous dénonçons l'utilisation de l'argent public via des subventions massives à la tauromachie notamment la fédération des clubs taurins du biterrois et surtout à l'école taurine de Béziers qui est une école qui forme une dizaine d'enfants à la torture animale, à tuer des veaux. Cette école reçoit chaque année une subvention de 30 000 euros. L'argent public ne devrait pas financer la violence." Sophie Maffre-Baugé, présidente du COLBAC

Protéger les enfants est aussi une préoccupation des militants qui dénoncent donc l'école taurine mais également les tarifs réduits proposés aux enfants dans les arènes.

Pour les associations, la puissance du lobby taurin permet le maintien des corridas malgré un désintérêt croissant de la population

"On manifeste nous pour l'abolition comme ça a été fait à Saragosse, à Barcelone, qui sont quand même plus des berceaux de la corrida. C'est une attraction d'un autre âge, les gens ça ne leur plaît plus. On a fait fait il y a quelques années une enquête. On avait eu 26 000 réponses et le non était largement prédominant. Le maire ne veut pas faire de référendum citoyen même si il s'y était engagé parce qu'il nous expliquait que c'était trop cher." Une militante du COLBAC

Robert Ménard à l'écoute des manifestants

Le maire de Béziers et sa femme sont venus écouter les revendications des associations, une présence saluée par les manifestants. Robert Ménard a donc tenté de répondre aux militants mais l'échange a été écourté à cause des huées de certains. 

"Je ne suis pas de ceux qui nient la souffrance animale, bien sûr que non. À travers la corrida on défend un rapport au taureau qui date de 2000 ans. Je pense que la corrida a une vraie dimension culturelle, que ça fait partie de notre histoire. Je ne crois pas que les 5000 personnes qui seront tout à l'heure dans les arène soient tous des monstres et vous tous des saints." Robert Ménard, maire de Béziers

Mais les militants n'entendent pas l'argument culturel.

"L'échange occulte tout le temps la souffrance de l'animal. Il parle tradition, il parle culture, je n'ai même pas envie de débattre là dessus parce que pendant qu'on parle de ça on ne parle pas de la souffrance du taureau." Sophie Maffre-Baugé

Altercation entre aficionados et manifestants

Attablés à deux pas de la réunion, plusieurs groupes d'aficionados font comprendre leur opposition aux manifestants. Une bagarre commence entre l'un d'entre eux et une manifestante. Un homme qui tente de s'interposer finit au sol, blessé au coude. La police intervient rapidement.

"On assiste à une manifestation anticorrida qui envahit tout l'espace public. C'est insupportable. La corrida c'est une tradition ancrée dans la famille, dans toutes les habitudes de vie de chacun, et là on est vraiment mis au pied du mur face à ces manifestants." Lucas, aficionado

loading

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined