La justice italienne a rejeté jeudi un récent décret du président régional de la Sicile ordonnant la fermeture de tous les centres d'accueil de migrants, ont rapporté les médias italiens.
Le Tribunal administratif régional (TAR) de Sicile a accepté l'appel introduit par le gouvernement, a annoncé l'agence de presse AGI. Il a ainsi ordonné la suspension de l'arrêté de fermeture de tous les centres d'accueil de migrants, pris dimanche par le gouverneur de l'île qui estimait que ces établissements contribuaient à la diffusion du coronavirus.
Cet arrêté exigeait le transfert de tous les migrants présents dans les "hot spots" et les centres d'accueil en Sicile "vers des installations situées en dehors de l'île" et entendait leur interdire d'entrer, de transiter et de faire escale dans la région "avec des embarcations, grandes et petites, y compris celles des ONG".
Saisi par le gouvernement, le tribunal administratif a estimé "qu'aucune enquête rigoureuse n'a démontré l'existence d'une aggravation concrète (...) de la propagation de Covid-19 au sein de la population locale du fait du phénomène migratoire".
Les mesures annoncées par le gouverneur Musumeci (élu président de région grâce à une alliance de droite et d'extrême-droite) "semblent dépasser le cadre des compétences conférées aux régions" dans la gestion du risque sanitaire lié au Covid-19. Elles ont par ailleurs "un impact décisif sur l'organisation et la gestion du phénomène migratoire sur le territoire italien, qui relève de la compétence exclusive de l'État (...)", toujours selon le tribunal.
Le TAR doit se réunir à nouveau le 17 septembre, à la demande de la région de Sicile qui entend présenter d'autres documents pour plaider sa cause.
Des dizaines de migrants hébergés dans les centres siciliens se sont avérés positifs au coronavirus ces dernières semaines. De nombreuses petites embarcations de migrants, essentiellement des Tunisiens, continuent d'accoster sur l'île de Lampedusa, au sud de la Sicile.
